Une vaste opération menée par les douanes françaises a permis la saisie de plus de 15 000 pièces de monnaie anciennes, mettant fin à un important trafic de biens culturels. Dans cet article, nous détaillerons cette affaire et les conséquences pour les personnes impliquées.
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Découverte du trésor caché
Au printemps 2022, les agents des douanes, accompagnés d’un archéologue de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles), ont découvert une importante quantité de pièces de monnaie anciennes dans une résidence située en France. Au total, ce sont 8 597 pièces provenant d’Anatolie et datant de l’époque grecque qui ont été trouvées.
Les pièces saisies étaient dissimulées dans divers endroits de l’appartement, comme un meuble télévision, des sacs de surgelés ou encore des boîtes dispersées. Il est également estimé que plus de 7 000 autres pièces ont déjà été vendues, portant le total à plus de 15 000 objets.
Des pièces inestimables
Ces pièces en bronze, argent et or remontent pour certaines à la fin du VIIe siècle avant J.-C., faisant partie des plus anciennes connues de la période grecque, tandis que d’autres datent du VIe siècle sous l’impératrice Sophie et l’empereur Justinien. La valeur de ces objets est estimée à un peu plus de 1,5 million d’euros, bien qu’il soit difficile d’attribuer un prix à des pièces d’histoire.
Une enquête internationale
L’affaire a débuté en 2021 lorsque les douanes autrichiennes ont intercepté un colis contenant plusieurs objets antiques d’origines suspectes. Le ressortissant bulgare qui tentait d’envoyer ce courrier expliqua que les objets provenaient de France et étaient destinés à l’Angleterre.
- Diverses pistes et investigations menées sur internet, notamment sur des pages où des entreprises proposaient principalement des pièces anatoliennes, ont conduit les autorités à remonter jusqu’à l’individu impliqué dans ce trafic.
- Les autorités turques ont également arrêté plusieurs personnes soupçonnées de trafic de biens culturels au sein du pays, lors de leur propre enquête. Cela les a conduits jusqu’en France, où ils ont découvert des milliers de pièces supplémentaires, ainsi que du matériel de nettoyage pour ces objets, lors de la perquisition du domicile.
Le parcours des objets volés
Une fois subtilisées, ces pièces sont transportées de village en village par des intermédiaires, qui les achètent à bas prix – loin des tarifs pratiqués sur le marché européen. Les objets passent ensuite entre les mains de différents trafiquants, qui utilisent des méthodes ingénieuses pour les dissimuler, comme les ranger à l’intérieur de paquets de cigarettes ou de plateaux de nourriture congelée.
Ce n’est qu’après ce parcours sinueux que les pièces sont finalement acquises par des collectionneurs passionnés d’histoire ancienne, mais parfois peu regardants sur l’origine récente des objets qu’ils achètent.
Les conséquences pour le prévenu
Cet homme devra prochainement répondre de ses actes devant la justice, sous plusieurs chefs d’accusation, notamment : contrebande de marchandises interdites à l’importation et possession de marchandises contrôlées nécessitant une preuve d’achat.
Sous la réglementation douanière française, il encourt jusqu’à dix ans de prison et une amende pouvant atteindre 15 millions d’euros – soit dix fois la valeur estimée des objets saisis en raison de la nature du trafic réalisé au sein de groupes criminels organisés.
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