En février 2024, à l’occasion du Salon de l’Agriculture International, cinq agriculteurs ont accepté de partager leur situation financière auprès de franceinfo. Horizons divers – éleveurs, maraîchers et cultivateurs de céréales en agriculture biologique ou conventionnelle – témoignent de la difficulté grandissante à gagner leur vie dans ce secteur en crise.
Sommaire
Chute des revenus agricoles depuis trente ans
Le revenu médian annuel des ménages agricoles a baissé de près de 40% ces trente dernières années en France, selon . Aujourd’hui, il est de 22 210 € par an.
Louise, éleveuse : « Tout le monde se fait de l’argent sur notre dos »
Pour Louise, productrice de lait, de viande et de céréales dans les Vosges, les supermarchés et les entreprises industrielles sont en partie responsables de la colère grandissante chez les agriculteurs français. Si elle n’a pas participé aux blocages du début de l’année 2024 en raison de sa grossesse, elle a été touchée par l’éclatement de cette crise.
Les revenus de Louise, 29 ans, qui exploite une grande ferme avec 400 vaches, varient entre zéro et 1 000 € lors des bons mois.
Triplement des coûts de l’électricité
« Avant, on payait moins d’un euro le litre, maintenant c’est 1,20 €. On voudrait vendre notre lait à 7,80 € le kilo, mais les industriels nous proposent seulement 5,50 € », déplore-t-elle.
Le problème serait donc de ne pas pouvoir maîtriser les prix de viande et de denrées alimentaires produits par les agriculteurs eux-mêmes.
Matthieu, maraîcher : « Si on augmente trop nos prix, on ne vend plus, si on les baisse trop, on ne gagne rien »
Matthieu, maraîcher dans les Landes, estime qu’il est difficile de concurrencer les pays étrangers, notamment sur les coûts de main-d’œuvre. La compétition reste rude, et les agriculteurs doivent sans cesse trouver un équilibre entre un juste prix pour leur travail et des tarifs attractifs pour leurs clients.
Solutions envisagées face aux difficultés économiques
Alors, que faire face à ces défis ? Voici quelques propositions qui pourraient susciter la réflexion :
- Favoriser une meilleure régulation des prix par les pouvoirs publics ou les organisations agricoles.
- Inciter les consommateurs à privilégier les circuits courts et les filières responsables, pour soutenir directement les producteurs locaux.
- Réduire la part des intermédiaires dans la commercialisation et la distribution des produits agricoles, pour permettre une meilleure rémunération du travail agricole.
- Encourager les agriculteurs à se regrouper pour négocier des prix plus justes auprès des industriels.
Soutien gouvernemental insuffisant
En réponse aux mobilisations et blocages sur les autoroutes françaises, le gouvernement a annoncé des mesures de soutien économique. Cependant, la réalité reste la même : la profession peine toujours à gagner sa vie correctement.
Alors que le Salon International de l’Agriculture bat son plein, ces témoignages révèlent un secteur en souffrance qui nécessite une attention urgente de la part des pouvoirs publics, des entreprises, mais également de chaque citoyen-consommateur. Les agriculteurs ont besoin de solutions concrètes et pérennes pour inverser cette tendance et retrouver la juste valeur de leur travail.
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