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Les chercheurs chinois réussissent à cloner un singe rhésus
Dans le domaine du clonage animal, les chercheurs chinois ont réalisé une avancée significative en clonant avec succès un singe rhésus. Cette percée pourrait avoir des implications importantes pour la technologie de reproduction assistée (TRA) et ouvrir la voie à de nouvelles possibilités en matière de recherche médicale.
Retro, le singe rhésus cloné, est en bonne santé
Pour la première fois, les chercheurs de l’Académie chinoise des sciences à Pékin ont réussi à cloner un singe rhésus, nommé Retro, qui a maintenant plus de deux ans et se porte bien. Cependant, malgré plusieurs améliorations apportées telles que l’ajout de régulateurs épigénétiques, les taux de réussite sont restés très faibles jusqu’à présent : entre 1,5 et 8,9% de naissances vivantes selon les protocoles utilisés.
Une solution innovante pour augmenter le taux de réussite
Les chercheurs chinois ont trouvé une solution pour contourner l’un des problèmes majeurs du clonage : la méconnaissance des mécanismes de reprogrammation génomique après transplantation du noyau. Ils ont ainsi développé une technologie permettant de remplacer les trophoblastes, la couche externe de cellules de l’embryon qui donne naissance au placenta. Grâce à cette innovation, ils ont réussi la naissance d’un macaque rhésus après seulement 113 tentatives.
Ces découvertes offrent des informations précieuses sur les mécanismes de reprogrammation impliqués dans le clonage de singes et une stratégie prometteuse pour cloner les primates, selon les auteurs qui envisagent d’utiliser leur technique de remplacement des trophoblastes pour améliorer les taux de naissance vivante en TRA.
Des bénéfices controversés pour la technologie de reproduction assistée
Cependant, tous les chercheurs ne partagent pas cet optimisme. Robin Lovell-Badge, de l’Institut Francis Crick, estime que la méthode de remplacement du trophectoderme ajoute une couche de complexité supplémentaire et nécessite encore plus de singes à utiliser pour la recherche. De plus, il souligne que ce succès ne justifie pas la tentation de cloner des humains, une pratique largement considérée comme éthiquement inacceptable et techniquement difficile à réaliser.
Une meilleure compréhension des mécanismes du clonage animal
- Les chercheurs chinois ont réussi à identifier les causes des faibles taux de survie des embryons clonés grâce à une étude comparative entre 484 embryons de macaques rhésus issus de la technique de transfert nucléaire de cellules somatiques (SCNT) et 499 embryons produits par injection intracytoplasmique de spermatozoïdes.
- Ils ont constaté que les placentas fournissant les nutriments nécessaires à la croissance des embryons clonés présentaient des anomalies.
En utilisant cette technique permettant d’améliorer les taux de réussite du clonage par SCNT, les chercheurs chinois ont donné naissance à Retro, le macaque rhésus cloné.
Cloner des singes pour la recherche médicale : un potentiel encore incertain
Selon Mu-Ming Poo, directeur de l’Institut de neuroscience de l’Académie chinoise des sciences à Shanghai, la production de clones de singes génétiquement identiques pourrait être utile dans le domaine de la recherche pharmaceutique. En effet, ces animaux pourraient servir à tester de nouveaux médicaments avant leur mise sur le marché. Néanmoins, il est essentiel de prendre en compte les considérations éthiques liées à l’utilisation d’animaux, et notamment de primates, à des fins de recherche.
La maîtrise de la méthode SCNT reste complexe et difficile, et les chances de survie des singes clonés demeurent très faibles. Malgré les avancées réalisées par les chercheurs chinois, le potentiel réel de cette technique dans la technologie de reproduction assistée et la recherche médicale suscite encore beaucoup de questions et de controverses.
En définitive, si la réussite du clonage d’un singe rhésus représente une avancée scientifique notable, elle soulève également de nombreux défis éthiques et techniques auxquels les chercheurs devront faire face pour exploiter pleinement ce potentiel à des fins bénéfiques pour l’humanité.
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